Un programme d’aide à la mise de fonds? Certainement!
Lorsqu’on demande aux jeunes familles qui désirent acheter leur première propriété quel est le principal obstacle qui se dresse devant elles, la plupart répondent qu’il s’agit d’amasser leur mise de fonds. Pourquoi? C’est essentiellement à cause de la hausse du prix des habitations qu’a connue le Québec au cours des quinze dernières années. En effet, le prix moyen des maisons au Québec est passé de 110 000$ en 2000 à 266 500$ en 2015. Ce qui veut dire que la mise de fonds initiale pour obtenir un prêt assurable se situe dorénavant dans les alentours de 15 000 dollars. Et ça, c’est sans compter les autres frais et factures qui accompagnent l’achat d’une propriété. Ce n’est donc pas étonnant que bien des jeunes familles repoussent l’achat de leur première propriété.
La Colombie-Britannique a son propre programme
Bon, cette idée, je vous l’avoue, nous ne sommes pas les seuls à l’avoir eue. En effet, le gouvernement de la Colombie-Britannique a récemment mis en place un programme d’aide à la mise de fonds pour aider les familles désirant devenir propriétaires. Essentiellement, ce programme accorde un prêt ne dépassant pas 5% de la valeur de la propriété. Lors des cinq premières années, il n’y a aucune obligation de rembourser ni le prêt, ni les intérêts. Passée la période de cinq ans, le prêt devra être remboursé sur une période de vingt ans à un taux d’intérêt fixé par le marché. Toutefois, les familles qui désirent rembourser le prêt plus rapidement pourront le faire, et ce, sans pénalité.
L’approche du programme britanno-colombien est intéressante, mais il a été mis en place dans un marché très différent de celui qu’on retrouve ici.
L’approche du programme britanno-colombien est intéressante, mais il a été mis en place dans un marché très différent de celui qu’on retrouve ici.
La Ville de Québec fait également sa part
En avril 2015, le maire de Québec a, quant à lui, lancé le programme Accès Famille afin de favoriser l’accès à la propriété sur le territoire de la Ville de Québec. C’est une démarche que nous avions accueillie très positivement et il faut en plus se réjouir du fait que la Ville ait bonifié le programme à l’automne 2016 afin qu’il réponde mieux à la réalité des jeunes familles, en incluant notamment celles qui n’ont pas d’enfants.
Le programme sert essentiellement à financer la mise de fonds minimale nécessaire pour faire l’achat d’une propriété. Que Québec ait mis en place un tel programme, c’est une excellente nouvelle. Toutefois, quand on analyse la situation à l’échelle québécoise, force est de reconnaître qu’une majorité de Québécois n’ont pas accès à un tel programme.
Un programme d’aide québécois devrait être mis en place
Voilà pourquoi la mise en place d’un programme d’aide québécois paraît plus que pertinente. L’aide prendrait la forme d’un prêt à un faible taux d’intérêt dont le montant ne pourrait dépasser l’épargne déjà accumulée. Cette épargne inclurait notamment les sommes accumulées dans un REER et accessibles au moyen du RAP.
Le gouvernement devrait également cibler des clientèles précises, par exemple en ne rendant cette aide disponible qu’aux ménages dont le revenu familial ne dépasse pas un certain niveau.
Les modalités précises seraient à définir par le gouvernement, en collaboration avec les groupes concernés, comme l’APCHQ. Il faudrait certes s’inspirer de ce qui se fait ailleurs, notamment en Colombie-Britannique, mais il serait surtout important de tenir compte de la réalité québécoise.
Cela dit, pour qu’un programme québécois d’aide à la mise de fonds voie le jour, il faudra une volonté politique. La Colombie-Britannique l’a fait, alors pourquoi pas le Québec?