Chauffer pièce par pièce
En achetant une propriété chauffée pièce par pièce par des plinthes électriques, vous craignez devoir passer l’hiver à vous gratter tellement l’air sera sec ?
Réglons la question d’emblée. Les plinthes chauffantes n’assèchent pas plus l’air que les autres formes de chauffage.
«Tout système de chauffage se trouve à assécher l’air. Que ce soient une fournaise au gaz ou mazout ou des plinthes électriques, aucune humidité n’est créée ou enlevée en chauffant.»
Tous les systèmes de chauffage font monter la température de l’air. Plus l’air est chaud, plus il peut contenir d’humidité. Or, si on utilise peu le ventilateur de salle de bains et la hotte de cuisinière, certains logements demeurent très humides l’hiver.
Dans la plupart de nos maisons, c’est le contraire qui se produit. L’air intérieur se renouvelle par des infiltrations en raison de murs et plafonds qui ne sont pas étanches. Ce renouvellement s’accentue par l’ouverture des portes et fenêtres et la ventilation mécanique. L’air chaud sort, pour être remplacé par de l’air froid de l’extérieur, qui contient très peu d’humidité.
Cet air sec de l’extérieur, une fois chauffé, devient encore plus sec, tout simplement parce que l’air chaud a la capacité de contenir plus d’eau. Comme nos corps contiennent plus d’eau que l’air, l’humidité tend à sortir des pores de la peau, créant un certain inconfort.
À défaut d’avoir un système de chauffage central doté d’un humidificateur, il faudra trouver d’autres solutions, comme utiliser des humidificateurs mobiles, laisser de l’eau à des endroits comme la baignoire ou encore suspendre les vêtements à sécher à l’intérieur.
Le pour et le contre
Les petits appareils fixes pour le chauffage pièce par pièce sont très abordables. « Une plinthe chauffante qui a coûté 50 $ au départ peut avoir une durée de vie de plus de 25 ans », dit Sébastien Durocher, directeur des ventes chez le fabricant Stelpro
Si leur puissance correspond à la dimension de la pièce à chauffer, les plinthes, convecteurs et ventilo-convecteurs s’acquittent très bien de leur tâche, à moins que les murs soient très mal isolés ou que l’air froid s’infiltre par le seuil d’une porte.
Toute l’énergie de l’électricité est transformée en chaleur. « C’est ce qu’il y a de plus efficace, dit Sébastien Durocher. On convertit en chaleur 100 % de l’énergie pour laquelle on paie. » Avec le mazout, le gaz ou le bois, la combustion n’est jamais parfaite et une partie de la chaleur s’envole avec la fumée.
Le grand désavantage des appareils électriques est qu’ils ne font qu’une seule chose : chauffer. Par opposition, un système de chauffage central à air pulsé fait aussi circuler l’air et, moyennant quelques accessoires, il peut aussi la filtrer, la climatiser l’été et contrôler le taux d’humidité en toute saison.
Pour un fonctionnement optimal, on s’assure que les appareils soient bien dégagés. Obstrués par un canapé ou des rideaux, ils auront tendance à surchauffer et se mettre à l’arrêt par un mécanisme de sécurité.
Plinthe chauffante
Un fil électrique très mince dissimulé à l’intérieur d’une longue série d’ailettes chauffe l’air par convection. L’air chaud monte et l’air froid descend. La température demeure constante, mais une pièce froide ne peut être réchauffée rapidement. On dépoussière la plinthe avec un aspirateur à la fin de l’automne.
Convecteur
Grâce à son format plus étroit, mais plus haut que la plinthe, le convecteur arrive à chauffer une pièce plus rapidement. « L’entrée d’air frais en bas et la sortie d’air chaud en haut sont plus éloignées que sur une plinthe chauffante. On crée ainsi un effet de cheminée qui accélère le mouvement d’air par convection », explique Sébastien Durocher, chez Stelpro.
Ventilo-convecteur
Dotés d’un ventilateur, on retrouve ces appareils là où l’on souhaite réchauffer l’air rapidement, comme dans le garage, au mur d’une salle de bains ou en coup de pied sous les armoires de la cuisine. Puisqu’un ventilateur accélère la circulation d’air, l’appareil peut héberger un élément de grande puissance dans un petit boîtier.
Ref. : Andé Dumont – La Presse